Les dirigeants du monde s’engagent à renforcer la santé mondiale

Les dirigeants du monde s’engagent à renforcer la santé mondiale

La 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a été marquée par trois réunions de haut niveau sur la santé, qui ont abouti à des déclarations politiques ambitieuses.

Les dirigeants  ont réaffirmé leur volonté de construire un monde plus sain pour tous, ont plaidé pour un accord mondial sur la gestion des pandémies d’ici mai 2024 et ont appelé à un nouveau vaccin plus efficace contre la tuberculose.

Ces engagements ont été pris lors de trois réunions de haut niveau sur la santé, qui se sont tenues dans le cadre de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) à New York. Les réunions ont porté sur les thèmes suivants : la couverture sanitaire universelle (CSU), la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies, et la tuberculose. Elles ont débouché sur trois déclarations politiques de haut niveau, qui fixent des objectifs et des actions concrets pour améliorer la santé mondiale.

La réunion sur la CSU a révélé que plus de 4,5 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès aux services de santé essentiels, et que plus de deux milliards sont confrontées à des difficultés financières lorsqu’elles doivent payer les soins médicaux dont elles ont besoin. Les dirigeants se sont engagés à renforcer les efforts nationaux, la coopération internationale et la solidarité mondiale pour accélérer la réalisation de la CSU d’ici 2030, en renforçant les cadres législatifs et réglementaires, en promouvant la cohérence des politiques et en garantissant un financement durable et adéquat.

La réunion sur les pandémies a permis de tirer les leçons de la pandémie de COVID-19, qui a fait plus de 5 millions de morts et a provoqué une crise sanitaire, sociale et économique sans précédent. Les dirigeants ont convenu qu’il était urgent d’améliorer la capacité mondiale à prévenir, détecter et répondre aux menaces sanitaires émergentes et persistantes. Ils ont appelé à la conclusion des négociations sur un accord formel sur la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies d’ici mai 2024, qui devrait être basé sur le Règlement sanitaire international (2005) et renforcer le rôle central de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La réunion sur la tuberculose a montré que la tuberculose reste la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde, avec 1,4 million de décès en 2022, et que la pandémie de COVID-19 a aggravé la situation en perturbant les services de santé et en augmentant la vulnérabilité des personnes atteintes de tuberculose. Les dirigeants ont appelé à une nouvelle approche plus efficace pour prévenir, diagnostiquer et traiter la tuberculose, en mettant l’accent sur l’innovation et la recherche.

Les trois réunions de haut niveau sur la santé ont montré que les dirigeants du monde sont conscients des défis sanitaires auxquels l’humanité est confrontée, mais aussi des opportunités qu’offre une action collective fondée sur la solidarité, la coopération et l’innovation. Elles ont également souligné que la santé est un droit humain fondamental, mais aussi un moteur du développement durable. Il reste à présent à traduire ces engagements politiques en actions concrètes, pour construire un monde plus sain pour tous.

Mahussi Capo-chichi

Cyberintimidation : un fléau qui touche un enfant sur trois dans le monde

L’ONU alerte sur les dangers du harcèlement en ligne, qui peut prendre des formes multiples et avoir des conséquences graves sur le développement des enfants.

Le harcèlement n’est pas un phénomène nouveau, mais il a pris une nouvelle dimension avec l’essor des nouvelles technologies et de l’internet. La cyberintimidation est une réalité qui affecte environ un tiers des enfants dans le monde, et qui peut revêtir des aspects très variés, allant des insultes aux menaces, en passant par l’exclusion ou le chantage.

Lors d’un panel du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Philip Jaffé, membre du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, a détaillé les différentes formes que peut prendre la cyberintimidation, qui se distingue du harcèlement traditionnel par son caractère souvent anonyme et distant. Il a également souligné que la cyberintimidation pouvait avoir une dimension sexiste, avec la diffusion de photos intimes d’une personne sans son accord. « La cyberintimidation comprend le [flaming] (insultes et bagarres en ligne avec quelqu’un), le harcèlement (messages répétitifs et offensants envoyés à une cible), l’exclusion (bloquer une personne des listes d’amis), le cyberharcèlement (utiliser la communication électronique pour traquer une autre personne en lui envoyant des messages menaçants à répétition)».

La cyberintimidation peut se produire par différents moyens, tels que les messages instantanés, les réseaux sociaux ou les jeux en ligne. Elle peut toucher un large public et laisser une trace durable sur le web. Nada Al-Nashif, Haute-Commissaire adjointe des Nations unies aux droits de l’homme, a rappelé que la cyberintimidation pouvait atteindre le niveau des menaces, du chantage, de l’intimidation et de l’exploitation, avec parfois des contenus à caractère sexuel.

Le harcèlement en ligne n’est pas un problème isolé, mais il s’ajoute souvent au harcèlement subi dans la vie réelle. Les conséquences sur l’éducation, la santé physique et mentale des enfants sont importantes, et peuvent perdurer jusqu’à l’âge adulte. L’ONU appelle donc à une prise de conscience et à une action collective pour prévenir et combattre ce fléau.

Mahussi Capo-chichi

Bénin : bilan et défis, 8 ans après l’adoption de l’agenda 2030

Le 25 septembre 2015, les dirigeants du monde entier ont adopté l’agenda 2030 pour le développement durable, un plan d’action ambitieux et universel pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la paix et la prospérité à tous les êtres humains. Cet agenda comprend 17 objectifs de développement durable (ODD) et 169 cibles, qui couvrent les dimensions économique, sociale et environnementale du développement.

Le Bénin, comme les autres pays membres des Nations Unies, s’est engagé à mettre en œuvre cet agenda et à en assurer le suivi et l’évaluation. Huit ans après son adoption, quel bilan peut-on dresser des progrès réalisés par le Bénin dans la réalisation des ODD ? Quels sont les principaux défis à relever pour accélérer la mise en œuvre de l’agenda 2030 ?

Des progrès significatifs dans certains domaines

Selon le rapport sur le développement durable pour le Bénin 2023, le Bénin a enregistré des progrès significatifs dans certains domaines. Selon le document, les 17 ODD peuvent être atteints par le  biais de « Six Transformations » majeures axées sur l’éducation, genre et inégalité,  la santé, le bien-être et la démographie,  l’énergie et l’industrie propres, l’utilisation durable des terres et des océans, les villes durables et  les technologies numériques.

Le Bénin a fait des efforts dans certains domaines. On peut mettre en exergue l’ODD 2 (Faim « Zéro ») avec la réduction de moitié la prévalence de la sous-alimentation, qui est passée de 14,9 % en 2015 à 6,8 % en 2022. Le pays a également augmenté sa production agricole et sa sécurité alimentaire grâce à des politiques publiques favorables et à des investissements dans le secteur rural.

Au niveau de l’ODD 8 (Travail décent et croissance économique) : le Bénin a connu une croissance économique soutenue, avec un taux de croissance réel du PIB de 6,7 % en moyenne entre 2015 et 2023. Le pays a également amélioré son climat des affaires et sa compétitivité, se classant au 136e rang sur 190 pays dans le rapport Doing Business 2022 de la Banque mondiale. Concernant l’’ODD 9 (Industrie, innovation et infrastructure) : le Bénin a renforcé son infrastructure de base, notamment dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’eau et de l’assainissement. Le pays a également augmenté son accès à l’internet haut débit, avec un taux de pénétration de 40 % en 2023, contre 11 % en 2015. Le pays a également fait des efforts sur l’ODD 14 (Vie aquatique) en préservant sa biodiversité marine et côtière, en mettant en place des aires marines protégées et en réduisant la pollution marine. Le pays a également promu une pêche durable et responsable, en renforçant le contrôle et la surveillance des activités de pêche.

Des défis persistants dans d’autres domaines

Malgré ces avancées, le Bénin fait face à des défis persistants dans d’autres domaines liés aux ODD. Selon le rapport  sur le développement durable pour le Bénin 2023, la part de la population vivant en-dessous des seuils de pauvreté a fortement diminué au Bénin depuis 2015. Il est estimé que la part de la population disposant de moins de 2,15 dollars US par jour a diminué de 67,6% au Bénin, entre 2015 et 2023, bien au-dessus de la baisse enregistrée en moyenne dans la sous-région. Une baisse de 43,1% est également estimée au seuil de pauvreté de 3,65 dollars US par jour. Malgré cela, le taux de pauvreté tourne autour de 33% en 2023. . Le pays doit faire face à des inégalités régionales, sociales et de genre dans la répartition des revenus et des opportunités.

Le Bénin n’a également pas assuré un accès universel à une éducation de qualité pour tous les enfants et les jeunes. Le pays doit également faire face à des problèmes de qualité et de pertinence de l’éducation, ainsi qu’à des disparités régionales, sociales et de genre dans l’accès à l’éducation. En ce qui concerne la question du genre, le Bénin n’a pas éliminé toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes et des filles. Le pays présente un indice de développement humain ajusté selon le genre (IDHAG) de 0,456 en 2019, se classant au 156e rang sur 189 pays. Le Bénin doit également renforcer la participation et le leadership des femmes dans la vie politique, économique et sociale.

Des perspectives pour accélérer la mise en œuvre de l’agenda 2030

Pour accélérer la mise en œuvre de l’agenda 2030, le Bénin doit s’appuyer sur ses atouts, tels que sa stabilité politique et institutionnelle, sa jeunesse et son dynamisme entrepreneurial, sa diversité culturelle et son potentiel touristique. Le pays doit également mobiliser davantage de ressources financières, techniques et humaines, en renforçant sa mobilisation fiscale interne, en attirant les investissements privés nationaux et étrangers, en développant les partenariats public-privé et en bénéficiant de l’appui des partenaires au développement.

Le Bénin doit également renforcer son cadre institutionnel, juridique et stratégique pour la mise en œuvre des ODD, en assurant une meilleure coordination entre les différents acteurs impliqués, en alignant ses documents de planification nationale et locale sur les ODD, en améliorant son système de suivi-évaluation et de production des données statistiques, en renforçant la redevabilité et la transparence dans la gestion des affaires publiques, et en favorisant la participation citoyenne et le dialogue social.

Enfin, le Bénin doit intégrer les principes du développement durable dans toutes ses politiques et actions, en tenant compte des interactions entre les différents ODD, en adoptant une approche fondée sur les droits humains et l’équité, en promouvant l’innovation et la transformation numérique, et en renforçant la résilience face aux chocs externes, tels que les changements climatiques, les crises sanitaires ou sécuritaires.

Mahussi Capo-chichi

Les dirigeants mondiaux s’engagent à renforcer la couverture sanitaire universelle

Une Déclaration politique adoptée lors d’une réunion de haut niveau à l’ONU appelle à investir davantage dans les soins de santé primaires

Un sommet à l’ONU a abouti à une Déclaration politique sur la santé pour tous cette semaine. Les chefs d’État y affirment leur volonté de renforcer leur ambition pour la santé et le bien-être dans un monde post-COVID, en tenant compte des faiblesses et des inégalités des systèmes de santé révélées par la pandémie.

L’organisation Mondiale de la santé (OMS) a accueilli favorablement cette déclaration comme un « catalyseur essentiel » pour mobiliser les engagements politiques et les investissements financiers nécessaires pour atteindre l’objectif de la santé pour tous inscrit dans les ODD dont l’échéance est fixée à 2030. La santé pour tous vise à permettre à chaque personne de recevoir les soins de santé qu’elle nécessite, sans être confrontée à des difficultés financières. Elle couvre tous les services clés, de la promotion de la santé aux soins palliatifs.

Selon cette agence des Nations Unies, les progrès mondiaux vers cette santé pour tous se sont arrêtés complètement en 2019. La pandémie de COVID-19 a aggravé la situation, en affectant particulièrement les populations les plus vulnérables et marginalisées. Le Directeur général de l’OMS a affirmé que la santé pour tous était un choix politique et que la Déclaration politique était un signal fort de ce choix. Il a souligné l’importance d’investir dans les soins de santé primaires, qui sont la voie la plus inclusive, la plus équitable et la plus efficace vers la santé pour tous.

Soutenir les pays en développement…

 L’OMS estime qu’un investissement supplémentaire de 200 à 328 milliards de dollars par an est nécessaire pour intensifier une approche de soins de santé primaire dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Cette somme suffirait à aider les systèmes de santé à fournir jusqu’à 90% des services de santé essentiels, à sauver au moins 60 millions de vies et à augmenter l’espérance de vie moyenne de 3,7 ans d’ici 2030.

Le Secrétaire général des Nations Unies a également souligné la nécessité d’un financement à grande échelle de ces investissements. Il a appelé les pays à accroître le financement du développement durable à hauteur d’au moins 500 milliards de dollars par an, y compris pour les investissements dans les systèmes de santé, et à mettre en place un mécanisme efficace d’allégement de la dette.

Mahussi Capo-chichi

Le Bénin lance les « classes socioéducatives » pour former des citoyens responsables

Une initiative pilote dans 20 collèges d’enseignement général

Le Conseil des Ministres, présidé par le chef de l’Etat Patrice TALON, a adopté mercredi 20 septembre 2023, un projet visant à mettre en place des « classes socioéducatives » dans 20 collèges d’enseignement général du pays. Il s’agit d’une nouvelle approche pédagogique qui vise à développer chez les élèves des compétences sociales, civiques et professionnelles, en complément des savoirs académiques.

Selon le communiqué du Conseil, les « classes socioéducatives » sont des cours d’éducation familiale et sociale qui abordent divers domaines de la vie, tels que le leadership, l’estime et l’affirmation de soi, la santé sexuelle et reproductive, la protection de l’environnement, le comportement citoyen, le civisme, l’esprit patriotique, la prévention de certains fléaux sociaux, le management, la prise de décision, la gestion du temps, la gestion du stress, la promotion des valeurs éthiques, la construction d’un plan de vie.

Ces cours seront intégrés dans les situations d’apprentissage de quatre matières : le français, les sciences de la vie et de la terre, l’histoire et la géographie ainsi que l’éducation physique et sportive. Cette stratégie permettra au système éducatif de maintenir les créneaux horaires actuels et de bénéficier de l’expertise des enseignants desdites matières.

L’objectif de cette initiative est de former un capital humain sain, qualifié et compétitif, conformément au Plan national de développement 2018-2025. Elle vise également à inculquer aux jeunes les vertus qui les éloignent des vices et à contribuer à leur épanouissement personnel et social.

La phase pilote de cette initiative démarrera à la rentrée académique 2023-2024 dans 20 établissements d’enseignement secondaire, dont 10 en milieu urbain et 10 en milieu rural et périurbain, répartis dans les 12 départements du pays. Le Conseil a instruit les ministres concernés à assurer la bonne exécution de ce projet et à en évaluer les résultats.

Mahussi Capo-chichi

«Nous devons atteindre au moins 500 milliards $ par an pour le développement durable» selon António Guterres

Le secrétaire général de l’ONU présente sept pistes d’action pour accélérer le Programme 2030

Le Sommet sur les objectifs de développement durable (ODD) s’est achevé par un appel à l’action du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui a proposé aux Etats membres sept pistes d’action pour concrétiser le Programme 2030. Il a insisté sur l’urgence de la situation, alors que le monde n’est pas en mesure de réaliser les ODD.

Les Etats ont adopté une Déclaration politique dans laquelle ils s’engagent à redoubler d’efforts pour atteindre les ODD. Le chef de l’ONU les a incités à convertir leur appui en investissements effectifs dans les pays en développement. Il a évalué qu’il fallait mobiliser au moins 500 milliards de dollars par an pour le développement durable, notamment par le biais des banques multilatérales de développement et d’autres dispositifs.

Le Secrétaire général a également invité à traduire les engagements pris lors de ce sommet en politiques, budgets, portefeuilles d’investissements et actions concrètes tout en procédant à des examens nationaux volontaires permettant de vérifier les progrès accomplis. Il a en outre demandé aux Etats de renforcer leur appui à l’action sur les points clés des ODD, et de faire passer ce travail à un niveau supérieur dans les mois à venir avant le Forum politique de haut niveau en juillet prochain.

Le patron de l’ONU a conseillé aux Etats de planifier dès maintenant des augmentations massives des investissements dans la protection sociale, à l’appui du projet d’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale qui pourrait couvrir un milliard de personnes supplémentaires d’ici à 2025 et 4 milliards en 2030. Il a aussi estimé qu’il était grand temps que les pays développés atteignent leur objectif d’aide publique au développement de 0,7% du revenu national brut. Il faut réaliser cet objectif lorsqu’ils planifient leurs priorités de dépenses pour le cycle budgétaire de l’année prochaine.

Dans sa quête d’efficacité et de résultats concrets, le Secrétaire général a aussi souhaité que la prochaine réunion du FMI et de la Banque mondiale procède à une réaffectation urgente de 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux non utilisés. Il a plaidé aussi pour une mobilisation massive de fonds privés en faveur des pays en développement. Il a proposé des mécanismes de financement innovants tels que les financements mixtes public-privé. Il a réitéré son espoir d’améliorer les mécanismes mondiaux de la dette et réformer l’architecture financière mondiale, avec des propositions concrètes.

Mahussi Capo-chichi

L’ONU mobilise la société civile pour sauver les ODD

Un sommet crucial pour relancer les objectifs de développement durable.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exhorté divers acteurs de la société civile à se mobiliser pour soutenir les Objectifs de développement durable (ODD) et à œuvrer pour un avenir plus juste et plus durable pour tous. Il s’est exprimé dans un discours sur le sujet à quelques heures du lancement de la 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU

Le sommet sur les ODD se tient actuellement (18 et 19 septembre 2023). Le siège de l’ONU a reçu  des représentants de différents secteurs – jeunes, femmes, maires, activistes, entrepreneurs – qui ont partagé leurs expériences et leurs idées pour renforcer l’engagement en faveur des objectifs.

Le sommet marque le point médian des ODD, qui ont été lancés en 2015 et qui doivent être atteints d’ici 2030. Les ODD sont un ensemble de 17 objectifs qui visent à résoudre les principaux défis auxquels l’humanité est confrontée, tels que la pauvreté, la faim, les inégalités, le changement climatique, l’éducation ou l’énergie. Or, ces objectifs et la promesse faite par les États membres de l’ONU de « ne laisser personne de côté » sont menacés. Malgré quelques avancées, des lacunes importantes dans la mise en œuvre des objectifs ont été constatées au fil des ans.

La pandémie de Covid-19, qui a aggravé les problèmes existants et entravé les efforts de développement, a rendu encore plus urgent le besoin d’un plan de relance pour les ODD.

Le Secrétaire général a déclaré que « seulement 15% des objectifs sont sur la bonne voie, et beaucoup d’entre eux ont régressé ». Il a ajouté que  le sommet sur les ODD est une opportunité pour les gouvernements de venir avec des plans et des propositions concrets pour accélérer les progrès. Il a également rappelé que les ODD ne sont pas une simple liste de tâches à accomplir.

Le chef de l’ONU a ajouté qu’il y a six domaines cruciaux où des transitions urgentes sont nécessaires. Ces domaines sont les suivants : agir contre la faim ; accélérer la transition vers les énergies renouvelables ; partager plus largement les avantages et les possibilités du numérique ; investir dans les systèmes éducatifs pour offrir une éducation de qualité aux enfants ; créer de nouveaux emplois décents et élargir la protection sociale ; et cesser la guerre contre la nature. « Ils touchent aux espoirs, aux rêves, aux droits et aux attentes des gens et à la santé de notre environnement naturel. Ils visent à corriger les erreurs historiques, à apaiser les divisions mondiales et à mettre notre monde sur la voie d’une paix durable », a affirmé Antònio Guterres.

A sa suite, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Dennis Francis, a expliqué que malgré les efforts,  1,2 milliard de personnes vivaient toujours dans la pauvreté en 2022 et qu’environ 8% de la population mondiale, soit 680 millions de personnes, seraient toujours confrontées à la faim d’ici la fin de la décennie. Il a insisté sur le fait que la communauté internationale doit agir urgemment.

Mahussi Capo-chichi

Un nouvel élan politique est nécessaire pour atteindre les ODD, selon la Vice-Secrétaire Générale de l’ONU

Amina Mohammed appelle à une mobilisation mondiale pour respecter les engagements pris en faveur d’un développement durable et inclusif d’ici 2030

À la veille de l’Assemblée générale des Nations Unies qui se tiendra à New York à partir du 19 septembre, la Vice-Secrétaire Générale de l’ONU, Amina Mohammed, a accordé une interview exclusive à RFI dans laquelle elle a réaffirmé la pertinence des Objectifs de Développement Durable (ODD) pour promouvoir le développement mondial. Elle a également souligné l’urgence d’un nouvel élan politique pour accélérer leur mise en œuvre, face aux retards constatés et aux défis actuels..

Pour Amina Mohammed, ces objectifs sont des investissements indispensables qui doivent être réalisés en collaboration avec les populations, au sein des économies et dans le respect de l’environnement. Elle a insisté sur le caractère universel et interdépendant de ces objectifs, qui visent à garantir l’équité dans l’accès aux ressources et aux opportunités pour tous les pays et toutes les personnes, notamment les plus vulnérables.

Elle a également rappelé que ces objectifs englobent des droits fondamentaux tels que la santé, l’alimentation, la nutrition, l’eau et l’assainissement, ainsi que les droits des femmes et des filles, qui sont souvent victimes de discriminations et de violences. Elle a souligné l’importance de promouvoir l’inclusivité économique et sociale, en investissant dans des programmes éducatifs adaptés aux compétences et aux capacités de chacun, notamment des filles.

Un retard à rattraper…

Malgré ces ambitions, Amina Mohammed a reconnu qu’il existait un retard significatif dans la réalisation de ces objectifs, avec seulement 15 % d’entre eux atteints à ce jour. Elle a qualifié ce constat d’alarmant, alors qu’il ne reste plus que sept à huit années pour respecter l’échéance de 2030. Elle a attribué ce retard à plusieurs facteurs, tels que le manque de volonté politique, le déficit de leadership, les conflits armés, les crises sanitaires ou les changements climatiques.

Pour remédier à cette situation, elle a appelé à un nouvel engagement politique fort et cohérent de la part des dirigeants mondiaux, qui doivent assumer leur responsabilité et mobiliser les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les ODD. Elle a également plaidé pour une réforme des institutions financières internationales, afin qu’elles soient plus adaptées aux enjeux actuels et qu’elles soutiennent davantage les pays en développement. Elle a enfin souligné le rôle essentiel des partenariats entre les différents acteurs du développement, tels que les organisations internationales, les gouvernements locaux, le secteur privé ou la société civile.

Amina Mohammed a exprimé son optimisme quant à la possibilité d’atteindre les ODD d’ici 2030, si tous les acteurs s’unissent pour respecter les engagements pris en faveur d’un développement durable et inclusif. Elle a invité tous les citoyens du monde à se joindre à ce mouvement et à faire entendre leur voix lors de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Mahussi Capo-chichi

L’UNICEF alerte sur la situation de 333 millions d’enfants vivant dans l’extrême pauvreté

La pandémie de Covid-19 a freiné les progrès dans la lutte contre la pauvreté infantile, qui touche un enfant sur six dans le monde.

Un rapport de l’UNICEF et de la Banque mondiale révèle que 333 millions d’enfants, soit un sur six, vivent dans une situation de grande précarité dans le monde. Ils disposent de moins de 2,15 dollars par jour et manquent de services vitaux pour leur développement.

Le rapport montre que la Covid-19 a compromis les avancées dans la réduction de la pauvreté des enfants, qui avait baissé partout sauf en Afrique subsaharienne. Sans la pandémie, 30 millions d’enfants auraient pu échapper à la pauvreté, qui a pris un retard de 3 ans.

Le document souligne aussi les disparités régionales et les facteurs qui accentuent la vulnérabilité des enfants les plus démunis, comme la démographie, les conflits, le climat et les crises économiques. L’Afrique subsaharienne est la région où la pauvreté des enfants a le plus augmenté, passant de 54,8% en 2013 à 71,1% en 2022. Seul le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont connu une hausse similaire.

Prendre des mesures efficaces

L’UNICEF et la Banque Mondiale appellent les pays à prioriser la lutte contre la pauvreté des enfants et à prendre des mesures, comme l’extension des allocations familiales universelles, l’adaptation des politiques publiques aux besoins des familles nombreuses, des jeunes enfants et des zones rurales, ainsi que l’amélioration de l’accès aux services essentiels, notamment l’éducation, la nutrition, la santé et la protection sociale.

Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF, a déclaré que le monde s’était engagé à éradiquer la pauvreté extrême des enfants d’ici à 2030, mais que les crises liées à la Covid-19, aux conflits, au changement climatique et aux chocs économiques avaient freiné les progrès et laissé des millions d’enfants dans une pauvreté extrême. Elle a ajouté qu’il ne fallait pas les abandonner maintenant.

Luis-Felipe Lopez-Calva, Directeur mondial de la Banque Mondiale chargé de la pauvreté et de l’équité, a dit qu’un monde où 333 millions d’enfants vivaient dans l’extrême pauvreté, privés de leurs droits fondamentaux, de dignité, d’opportunités ou d’espoir, était inacceptable. Il a rappelé qu’il fallait agir vite contre la pauvreté et les inégalités, et que les enfants devaient être au centre des efforts.

Mahussi Capo-chichi

Les jeunes parlementaires se réunissent au Vietnam pour discuter des ODD

Du 14 au 17 septembre, l’Assemblée nationale vietnamienne accueille la 9e Conférence mondiale des jeunes parlementaires, qui vise à renforcer leur rôle dans la réalisation des objectifs de développement durable.

Près de 500 délégués, dont plus de 300 venus de 80 pays, participent à cet événement important, qui comprend de nombreuses activités, selon Bui Van Cuong, secrétaire général de l’Assemblée nationale et chef adjoint du comité d’organisation.

 l’État vietnamien accorde une grande attention aux jeunes générations et à leur contribution au développement national et mondial. Il a également remercié le président de l’Assemblée nationale, Vuong Dinh Huê, pour son soutien et ses initiatives. La conférence devrait adopter la première déclaration sur le rôle des jeunes dans l’accélération de la mise en œuvre des ODD par la transformation numérique et l’innovation, a-t-il ajouté. La conférence a également son propre logo pour la première fois.

Zeina Hilal, représentante du Secrétariat de l’Union interparlementaire (UIP), a salué le leadership du Vietnam dans l’organisation de la conférence et son engagement en faveur de l’autonomisation des jeunes. Elle a rappelé les bonnes relations entre l’UIP et le Vietnam, qui avait accueilli la 132ème Assemblée de l’UIP en 2015. Elle s’est dite impressionnée par les préparatifs du Vietnam, qu’elle a qualifiés de « très bons » et de « créatifs », et par les initiatives pratiques pour la conférence.

Mahussi Capo-chichi