
Un financement de 230 millions de dollars pour renforcer la croissance, la collecte des recettes et la résilience sociale et climatique
Le Bénin bénéficie d’un appui financier de la Banque mondiale pour mettre en œuvre des réformes visant à stimuler la croissance tirée par le secteur privé, à augmenter les recettes nationales et à améliorer la résilience sociale et climatique du pays. Ce financement, approuvé le 15 septembre dernier et rendu public en ce mois d’octobre s’élève à 230 millions de dollars et provient de l’Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres.
Le programme d’appui des politiques de développement repose sur trois piliers principaux. Le premier pilier vise à créer un environnement favorable aux investissements privés, notamment en adoptant un nouveau cadre de partenariat public-privé (PPP), en développant un nouvel écosystème pour les micros, petites et moyennes entreprises, et en améliorant le climat d’investissement. Le deuxième pilier appuie des réformes pour accroître la mobilisation des recettes nationales, en créant un espace fiscal nécessaire pour financer les dépenses publiques et assurer la viabilité de la dette. Le troisième pilier cible des réformes pour renforcer la résilience sociale et climatique du pays, à travers notamment une extension de la couverture médicale aux personnes pauvres, une protection sociale adaptative, et un renforcement de la gestion des risques de catastrophes.
Ce programme s’inscrit dans le cadre du Plan d’action du gouvernement béninois 2021-2026, qui vise à faire du Bénin un pays émergent, vert, résilient et inclusif. Il soutient également les objectifs de développement durable (ODD) et l’Accord de Paris sur le climat, auxquels le Bénin est partie prenante.
Un pays vulnérable aux effets du changement climatique
Le Bénin fait face à des défis majeurs liés au changement climatique, qui menacent son développement économique et social. Le pays se classe 152e sur 181 pays en matière de vulnérabilité climatique extrême, selon l’indice mondial des risques climatiques 2023. Il est exposé à des aléas climatiques tels que les inondations, les sécheresses, les tempêtes et l’érosion côtière, qui affectent la population, le secteur agricole et les infrastructures.
Le Bénin a une longue côte de 125 km sur le golfe de Guinée, où vivent plus de 50 % de la population. Cette zone est particulièrement menacée par l’érosion côtière, qui atteint un taux moyen annuel de 10 mètres par an, l’un des plus élevés du monde. L’érosion côtière entraîne la perte de terres cultivables, la destruction d’infrastructures clés telles que les routes, les ports et les aéroports, et la réduction de l’activité économique.
Ce pays d’environ 13 millions d’habitants est également confronté à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des inondations, qui touchent principalement les zones urbaines et rurales du sud du pays. Les inondations causent des pertes humaines et matérielles importantes, ainsi que des dommages aux cultures et aux infrastructures. Elles augmentent également les risques sanitaires liés à la propagation de maladies hydriques.
Mahussi Capo-chichi