
L’OMM appelle à une meilleure gestion des terres et de l’eau pour limiter le phénomène
Le rapport annuel de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur les tempêtes de sable et de poussière, publié ce jeudi 19 octobre 2023, révèle que la quantité de poussière dans l’air a légèrement augmenté en 2022 par rapport à 2021. L’OMM attribue cette hausse à l’influence du changement climatique sur le nombre et l’intensité des « points chauds » qui émettent davantage de poussière. Ces points chauds se situent principalement dans le centre-ouest de l’Afrique, la péninsule arabique, le plateau iranien et le nord-ouest de la Chine.
L’OMM souligne également le rôle des activités humaines dans la genèse des tempêtes de sable et de poussière. Son secrétaire général, Petteri Taalas, affirme que « les températures plus élevées, la sécheresse et l’évaporation plus forte réduisent l’humidité du sol. Si on y ajoute une mauvaise gestion des terres, cela crée des conditions propices aux tempêtes de sable et de poussière ».
Un record de concentration au Tchad
Le rapport indique que la concentration moyenne mondiale de poussières en surface était de 13,8 microgrammes (un millionième de gramme) par mètre cube en 2022, contre 13,5 microgrammes en 2021. La région de Bodele au Tchad a enregistré la concentration la plus élevée avec une moyenne comprise entre 900 et 1.200 microgrammes par mètre cube. Dans l’hémisphère sud, les concentrations les plus élevées ont été observées dans le centre de l’Australie et sur la côte ouest de l’Afrique du Sud, avec des valeurs entre 200 et 300 microgrammes par m3.
L’OMM rappelle que les tempêtes de sable et de poussière ont des impacts négatifs sur la qualité de l’air, la santé humaine, les transports, l’agriculture, les écosystèmes, la météorologie et le climat. « Chaque année, environ 2 milliards de tonnes de poussière entrent dans l’atmosphère, obscurcissant le ciel et affectant des régions situées à des milliers de kilomètres », précise le rapport.
Des recherches plus approfondies sont nécessaires
L’OMM insiste sur la nécessité d’approfondir les recherches sur les liens entre les tempêtes de poussière et le changement climatique, qui restent « largement inexplorés ». L’organisation appelle également à une meilleure gestion de l’eau et des terres pour limiter le phénomène.
L’OMM fait partie du projet prioritaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui vise à mettre en place des systèmes d’alerte précoce en cas de catastrophe météorologique dans le monde entier d’ici quatre ans. Ce projet a pour objectif de protéger les populations des effets aggravés du changement climatique. La surveillance des tempêtes de sable et de poussière devrait faire partie intégrante de ce dispositif.