
Un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) alerte sur l’insuffisance des efforts d’adaptation au climat et appelle à une action urgente et collective pour faire face aux conséquences irréparables du réchauffement planétaire.
Le changement climatique n’est pas seulement une menace pour l’avenir, mais une réalité qui affecte déjà des millions de personnes dans le monde. Les événements extrêmes, tels que les tempêtes, les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur, se multiplient et s’intensifient, causant des pertes et des dommages considérables aux biens, aux infrastructures, aux écosystèmes et aux vies humaines.
Ces pertes et dommages font référence aux conséquences irréversibles du changement climatique, qui ne peuvent être évitées ou réparées par l’adaptation. Il peut s’agir de pertes économiques, comme la destruction des infrastructures et des moyens de subsistance, ou de pertes non économiques, comme la perte de la biodiversité, de la culture, de l’identité ou de la vie.
Selon un nouveau rapport remis à l’ONU, les phénomènes climatiques extrêmes exacerbés par le changement climatique ainsi que l’impact sanitaire de la combustion d’énergies fossiles coûteront près de 2000 milliards de dollars par an à l’horizon 2030.
Face à ces impacts, les pays et les communautés doivent s’adapter pour réduire leur vulnérabilité et renforcer leur résilience. L’adaptation au climat consiste à mettre en place des mesures pour prévenir, réparer ou tolérer les effets du changement climatique, tels que la construction de digues, la diversification des cultures, l’amélioration de la gestion de l’eau ou la promotion de l’assurance climatique.
Selon le rapport, les coûts modélisés de l’adaptation dans les pays en développement sont estimés à 215 milliards de dollars par an au cours de cette décennie. Le financement de l’adaptation nécessaire pour mettre en œuvre les priorités nationales en matière d’adaptation est estimé à 387 milliards de dollars par an. Ces chiffres sont 10 à 18 fois plus élevés que les flux de financement public international, qui ont diminué de 15 % pour atteindre 21 milliards de dollars en 2021.
Le rapport souligne également que la planification et la mise en œuvre de l’adaptation semblent plafonner, alors qu’elles devraient s’accélérer pour aller de pair avec les conséquences croissantes du changement climatique. Il note que seuls 72 % des pays disposent d’une stratégie ou d’un plan d’adaptation nationale, et que la plupart d’entre eux ne sont pas suffisamment ambitieux, complets ou opérationnels.
Le PNUE appelle à une action urgente et collective pour combler le déficit d’adaptation au climat et faire face aux pertes et dommages. Il identifie sept moyens d’accroître le financement, notamment grâce aux dépenses nationales, aux financements internationaux et du secteur privé, aux transferts de fonds, à l’augmentation et à l’adaptation du financement des petites et moyennes entreprises et à la réforme de l’architecture financière mondiale. Il plaide également pour une meilleure planification, une meilleure coordination, une meilleure gouvernance, une meilleure communication et une meilleure évaluation de l’adaptation.