Le PNUE appelle à réduire d’urgence les émissions pour limiter le réchauffement climatique

Le PNUE appelle à réduire d’urgence les émissions pour limiter le réchauffement climatique

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a publié son rapport annuel sur les écarts d’émissions, qui montre que les émissions de gaz à effet de serre (GES) prévues pour 2030 doivent être réduites d’au moins 28 à 42 % par rapport aux scénarios politiques actuels, pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 2°C et 1,5°C, respectivement.

Le rapport, intitulé « Record battu : les températures ont atteint de nouveaux sommets, mais le monde ne parvient pas (encore) à réduire les émissions », révèle que le monde est sur la voie d’une augmentation moyenne de la température mondiale de 2,5 à 2,9 °C au-dessus des niveaux préindustriels, à moins que les pays ne réduisent davantage les émissions de GES au cours de cette décennie.

Le rapport met en évidence les récents records d’émissions et de températures, notamment 86 jours enregistrés entre janvier et octobre 2023 avec des températures supérieures à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels, et une augmentation des émissions mondiales de GES de 1,2 % de 2021 à 2022, atteignant un nouveau niveau record de 57,4 gigatonnes d’équivalent dioxyde de carbone (GtCO2e).

Un défi pour les pays du G20

Le rapport avertit que aucun des pays du Groupe des 20 (G20) ne réduit ses émissions à un rythme conforme à ses objectifs de zéro émission nette. Même dans le scénario le plus optimiste envisagé dans le rapport, la probabilité de limiter le réchauffement à 1,5°C n’est que de 14 %.

Le rapport souligne que toutes les nations doivent accélérer les transformations de l’ensemble de leur économie en matière de développement à faibles émissions de carbone. Il reconnaît que les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) sont confrontés à des défis économiques et institutionnels dans les transitions de développement à faible intensité de carbone, mais souligne les opportunités qu’ils pourraient saisir.

Un moment clé pour renforcer l’ambition climatique

Selon le rapport, le premier bilan mondial (GST) lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 28 de la CCNUCC) fournira un cadre pour construire de nouvelles ambitions et éclairera la prochaine série de CDN que les pays devraient soumettre en 2025 avec des objectifs pour 2035.

Le rapport a été lancé le 20 novembre 2023, dix jours avant le début prévu de la COP 28 à Dubaï, aux Émirats arabes unis (EAU). Le rapport sur les écarts d’émissions est l’un des trois « rapports sur les écarts » annuels.

Mahussi Capo-chichi

Fonds des pertes et dommages : une avancée majeure avant la COP28

À quelques semaines de la COP28, qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023, un pas important a été franchi sur la question des pertes et dommages liés au changement climatique. Il s’agit des impacts irréversibles et inévitables du réchauffement de la planète, qui affectent surtout les pays les moins développés et les plus exposés aux aléas climatiques, comme les sécheresses, les inondations, les cyclones, la montée du niveau de la mer ou la perte de biodiversité.

Pour faire face à ces impacts, un Fonds des pertes et dommages a été créé lors de la COP27 en Égypte l’année dernière, dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. Il s’agit du premier fonds des Nations Unies dédié à la lutte contre les dommages causés par le climat, et il représente un enjeu majeur pour la solidarité internationale. Ce fonds vise à fournir un soutien financier, sous forme de subventions, aux pays les plus vulnérables, pour les aider à se relever des conséquences du changement climatique et à s’adapter à la nouvelle réalité.

Pour mettre en œuvre ce fonds, un Comité de transition a été mis en place, composé de représentants de 16 pays, dont huit pays développés et huit pays en développement. Ce comité, présidé par le Dr Sultan Al Jaber, le président de la COP28, a tenu sa cinquième et dernière réunion à Abu Dhabi du 3 au 5 novembre 2023. Après des discussions intenses et constructives, le comité est parvenu à un accord sur une liste de recommandations, qui seront soumises à l’approbation des parties lors de la COP28. Ces recommandations portent sur les aspects techniques, financiers, institutionnels et juridiques du Fonds des pertes et dommages, ainsi que sur les critères d’éligibilité et les modalités d’accès au fonds.

Que dit l’accord ?

Le comité de transition, qui compte 24 sièges, accorde une large place aux pays en développement. Ceux-ci sont les plus affectés par les pertes et dommages liés aux changements climatiques. Le groupe s’est interrogé sur les modalités de financement et d’attribution du fonds destiné à soutenir les actions d’adaptation et de résilience. Selon le texte, le fonds serait hébergé par la Banque mondiale. Or, les pays en développement se sont opposés à cette option pour plusieurs raisons. D’une part, la Banque mondiale ne finance que les pays membres, ce qui exclut certains pays en développement qui n’en font pas partie. D’autre part, elle ne permet pas l’accès direct au financement pour les communautés locales, qui doivent passer par des intermédiaires étatiques ou privés. Ce qui représente des contraintes administratives.

Enfin, la Banque mondiale continue d’investir dans les énergies fossiles, qui sont à l’origine du réchauffement climatique. Les pays développés ont tenté de convaincre les pays en développement que le fonds serait plus efficace sous l’égide de la Banque mondiale, comme le souhaitent ces derniers. Ils ont fini par obtenir leur accord, moyennant des conditions drastiques.

Le texte ne prévoit pas d’obligation pour les gros  émetteurs de gaz à effet de serre de contribuer au fonds. Il se contente de les inviter à le faire. Ce qui pose un problème d’équité et de responsabilité. Les pays développés ne veulent pas être les seuls à assumer le coût de la transition écologique. Le fonds fonctionnerait donc sur la base du volontariat.

Le texte accepte également le financement privé, provenant de la philanthropie ou de la fiscalité. Des organisations non gouvernementales, des fondations ou des entreprises pourraient mettre des fonds sur la table. Des taxes seraient également mises en place sur les industries les plus polluantes, comme le transport aérien ou le secteur pétrolier.

Parvenir à un accord sur un sujet crucial

Le Dr Al Jaber a salué le résultat de la réunion, qu’il a qualifié d’étape essentielle vers un résultat positif sur la route menant à la COP28. Il a souligné l’importance du multilatéralisme et de l’unité pour parvenir à un accord sur ce sujet crucial, qui concerne des milliards de personnes, de vies et de moyens de subsistance. Il a également remercié les coprésidents du Comité de transition, Outi Honkatukia de Finlande et Richard Sherman d’Afrique du Sud, pour leur leadership et leur engagement. Il a appelé les parties à conclure l’accord à Dubaï et à respecter leurs obligations envers le Fonds des pertes et dommages, qui constitue un élément clé de l’Accord de Paris sur le climat.

La COP28 sera l’occasion de faire le premier bilan mondial des progrès dans la lutte contre le changement climatique, comme mandaté par l’Accord de Paris. Les Émirats arabes unis, qui accueillent la COP28, ont plaidé à plusieurs reprises pour l’opérationnalisation du Fonds des pertes et dommages et les modalités de financement, en disant que cela signifie « agir pour les personnes les plus vulnérables au climat au monde ». La COP28 devrait réunir plus de 70 000 participants, dont des chefs d’État, des représentants gouvernementaux, des leaders internationaux de l’industrie, des représentants du secteur privé, des universitaires, des experts, des jeunes et des acteurs non étatiques.

Mahussi Capo-chichi

L’ONU lance un cri d’alarme pour la santé maternelle et infantile face aux catastrophes climatiques

Trois organismes des Nations Unies ont lancé ce mardi 21 novembre, un appel à l’action pour protéger la santé des femmes enceintes, des bébés et des enfants face aux dangers croissants des catastrophes climatiques. Il s’agit du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’agence des Nations Unies chargée des questions de santé sexuelle et reproductive (UNFPA). Dans un communiqué conjoint, ils ont dénoncé la négligence et la sous-estimation des événements climatiques, ainsi que le manque d’intégration de la santé maternelle et infantile dans les plans nationaux de réponse aux changements climatiques.

 Les conséquences les plus graves pour les femmes et les enfants

Les trois agences ont souligné que le changement climatique représente une menace existentielle pour toute l’humanité, mais que les femmes enceintes, les bébés et les enfants sont particulièrement exposés à ses conséquences les plus graves. Ils ont insisté sur la nécessité d’agir dès maintenant pour leur santé et leur survie, en tenant compte de leurs besoins spécifiques dans la riposte climatique.

A la veille de la conférence sur le climat COP28, ils ont proposé sept mesures à prendre d’urgence, parmi lesquelles des réductions durables des émissions de gaz à effet de serre, des actions de financement climatique et l’inclusion spécifique des besoins des femmes enceintes, des bébés et des enfants dans les politiques.

Des catastrophes climatiques dévastatrices

L’année 2023 a été marquée par des catastrophes climatiques dévastatrices, telles que des incendies de forêt, des inondations, des vagues de chaleur et des sécheresses, qui ont eu des conséquences désastreuses sur les femmes enceintes et les enfants. La hausse des températures à l’échelle mondiale a également favorisé la propagation de maladies mortelles, qui affectent particulièrement les femmes enceintes et les enfants. La recherche montre que les dommages peuvent commencer dans l’utérus, provoquant diverses complications pour la mère et l’enfant, avec des effets qui perdurent toute la vie.

Les trois agences ont rappelé que la crise climatique met en danger le droit fondamental de chaque enfant à la santé et au bien-être. Elles ont appelé à écouter et à placer les enfants au centre de l’action climatique urgente, à partir de la COP28. Elles ont également souligné la vulnérabilité du corps et de l’esprit des enfants à la pollution, aux maladies et aux conditions météorologiques extrêmes.

Des solutions climatiques respectant l’égalité des sexes

Les trois agences ont également mis en avant les besoins uniques en matière de santé des femmes et des filles, qui nécessitent des solutions adaptées. Elles ont plaidé pour des solutions climatiques qui reconnaissent les besoins de santé distincts ainsi que les vulnérabilités des femmes et des filles, et qui soutiennent l’égalité des sexes. Elles ont affirmé qu’il faut commencer par poser les bonnes questions pour trouver ces solutions, et ne pas sacrifier les droits des femmes et des filles au nom du climat.

Mahussi Capo-chichi

Le changement climatique cause des pertes et dommages irréversibles, selon le PNUE

Un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) alerte sur l’insuffisance des efforts d’adaptation au climat et appelle à une action urgente et collective pour faire face aux conséquences irréparables du réchauffement planétaire.

Le changement climatique n’est pas seulement une menace pour l’avenir, mais une réalité qui affecte déjà des millions de personnes dans le monde. Les événements extrêmes, tels que les tempêtes, les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur, se multiplient et s’intensifient, causant des pertes et des dommages considérables aux biens, aux infrastructures, aux écosystèmes et aux vies humaines.

Ces pertes et dommages font référence aux conséquences irréversibles du changement climatique, qui ne peuvent être évitées ou réparées par l’adaptation. Il peut s’agir de pertes économiques, comme la destruction des infrastructures et des moyens de subsistance, ou de pertes non économiques, comme la perte de la biodiversité, de la culture, de l’identité ou de la vie.

Selon un nouveau rapport remis à l’ONU, les phénomènes climatiques extrêmes exacerbés par le changement climatique ainsi que l’impact sanitaire de la combustion d’énergies fossiles coûteront près de 2000 milliards de dollars par an à l’horizon 2030.

Face à ces impacts, les pays et les communautés doivent s’adapter pour réduire leur vulnérabilité et renforcer leur résilience. L’adaptation au climat consiste à mettre en place des mesures pour prévenir, réparer ou tolérer les effets du changement climatique, tels que la construction de digues, la diversification des cultures, l’amélioration de la gestion de l’eau ou la promotion de l’assurance climatique.

Selon le rapport, les coûts modélisés de l’adaptation dans les pays en développement sont estimés à 215 milliards de dollars par an au cours de cette décennie. Le financement de l’adaptation nécessaire pour mettre en œuvre les priorités nationales en matière d’adaptation est estimé à 387 milliards de dollars par an. Ces chiffres sont 10 à 18 fois plus élevés que les flux de financement public international, qui ont diminué de 15 % pour atteindre 21 milliards de dollars en 2021.

Le rapport souligne également que la planification et la mise en œuvre de l’adaptation semblent plafonner, alors qu’elles devraient s’accélérer pour aller de pair avec les conséquences croissantes du changement climatique. Il note que seuls 72 % des pays disposent d’une stratégie ou d’un plan d’adaptation nationale, et que la plupart d’entre eux ne sont pas suffisamment ambitieux, complets ou opérationnels.

Le PNUE appelle à une action urgente et collective pour combler le déficit d’adaptation au climat et faire face aux pertes et dommages. Il identifie sept moyens d’accroître le financement, notamment grâce aux dépenses nationales, aux financements internationaux et du secteur privé, aux transferts de fonds, à l’augmentation et à l’adaptation du financement des petites et moyennes entreprises et à la réforme de l’architecture financière mondiale. Il plaide également pour une meilleure planification, une meilleure coordination, une meilleure gouvernance, une meilleure communication et une meilleure évaluation de l’adaptation.

L’ONU crée un organe consultatif sur l’intelligence artificielle

Le Secrétaire général veut promouvoir une IA responsable et accessible à tous

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lancé un nouvel organe consultatif chargé d’étudier les enjeux et les opportunités liés à la gouvernance internationale de l’intelligence artificielle (IA). L’objectif est de favoriser un dialogue mondial, multidisciplinaire et multipartite sur la manière d’exploiter l’IA au service du progrès de l’humanité.

Lors de la présentation de l’Organe consultatif de haut niveau sur l’intelligence artificielle, le Secrétaire général a salué « une avancée extraordinaire » dans les capacités et l’utilisation de l’IA au cours de l’année écoulée. Il a affirmé que l’IA pouvait contribuer à accélérer l’action climatique et la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030, à condition que les technologies de l’IA soient utilisées de manière responsable et qu’elles soient accessibles à tous. Il a cité comme exemples les possibilités offertes par l’IA pour « prévoir et gérer les crises, déployer des services de santé publique et d’éducation ». Il a également souligné le potentiel de l’IA pour aider les pays en développement à « sauter des étapes technologiques obsolètes et apporter des services directement aux gens ».

Le Secrétaire général a toutefois mis en garde contre les risques et les défis posés par l’IA, notamment en matière de désinformation, de discrimination, de surveillance, de vie privée et de fraude, qui peuvent porter atteinte aux droits de l’homme. Il a également alerté sur le danger d’une utilisation malveillante de l’IA, qui pourrait « saper la confiance dans les institutions, affaiblir la cohésion sociale et menacer la démocratie elle-même ».

L’Organe consultatif de haut niveau aura pour mission d’examiner les moyens de relier les différentes initiatives de gouvernance de l’IA existantes et, d’ici fin 2023, de formuler des recommandations préliminaires sur la manière de tirer parti de l’IA pour atteindre les ODD dans les domaines suivants : la gouvernance internationale de l’IA ; une compréhension partagée des risques et des défis ; les opportunités et les catalyseurs clés.

Les recommandations de l’Organe consultatif appuieront les préparatifs du Sommet du futur de 2024 et alimenteront les négociations en vue du projet de Pacte numérique mondial. L’organe consultatif travaillera en étroite collaboration avec le Conseil consultatif scientifique du Secrétaire général sur la manière d’exploiter les bénéfices de l’IA pour le bien commun.

Mahussi Capo-chichi

Les enjeux de la cop 28 à Dubaï

© Vincent Fournier/Jeune Afrique.
Source : RFI

La conférence des Nations Unies sur le changement climatique (cop 28) se tiendra du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. Cette réunion sera cruciale pour accélérer l’action climatique mondiale et renforcer les engagements pris par les pays dans le cadre de l’Accord de Paris de 2015. Quels sont les enjeux de cette cop pour l’Afrique en particulier et le reste du monde en général ? Tosi MPANU MPANU, le négociateur principal de la commission climat pour la RDC a donné des éléments de réponses lors d’un atelier de renforcement des capacités des femmes négociatrices à Lomé (Togo).

Un financement juste et transparent

Pour Tosi MPANU MPANU, l’un des principaux enjeux de la cop 28 est le financement de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique. Il rappelle que les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir les pays en développement dans leurs efforts climatiques, mais que cet objectif n’a pas été atteint. Les pays riches doivent respecter leurs promesses et augmenter leurs contributions, en tenant compte des besoins et des priorités des pays africains. Les discussions  vont se centrer autour de cette primordiale. Il souligne également l’importance d’un financement transparent, prévisible et accessible, qui permette aux pays bénéficiaires de planifier et de mettre en œuvre leurs actions climatiques de manière efficace et durable.

La COP 28 devra aussi inciter les pays à revoir à la hausse leurs ambitions et à accélérer la transition vers une économie bas carbone. Cela implique notamment de mettre fin au recours aux énergies fossiles, qui sont responsables de plus de 80% des émissions mondiales de GES1. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il faudrait arrêter toute nouvelle exploration et exploitation de pétrole, de gaz et de charbon dès cette année pour respecter l’Accord de Paris2.

 Une reconnaissance de la vulnérabilité de l’Afrique

La  nécessité de reconnaître la vulnérabilité spécifique de l’Afrique face au changement climatique sera également un point essentiel pour le continent. l’Afrique est le moins responsable des émissions de gaz à effet de serre, mais subit déjà les conséquences du réchauffement, telles que la sécheresse, les inondations, la désertification, la perte de biodiversité ou les conflits liés aux ressources. La COP 28 devra prendre en compte les besoins d’adaptation et de résilience des pays africains, ainsi que leur droit au développement. Le négociateur appelle également à une solidarité internationale pour soutenir les pays les plus touchés par les pertes et dommages causés par le changement climatique.

Mahussi Capo-chichi

Le Forum sur la gouvernance de l’Internet appelle à un Pacte numérique mondial pour réduire les inégalités

Le Secrétaire général de l’ONU nomme un organe consultatif sur l’intelligence artificielle et annonce le Sommet du futur de 2024

Le 18e Forum sur la gouvernance de l’Internet (IGF), qui s’est tenu à Kyoto du 8 au 12 octobre 2023, a examiné les défis et les opportunités liés à l’évolution rapide des technologies numériques. Le Forum a proposé des pistes d’action pour combler le fossé numérique, renforcer la gouvernance des données et promouvoir une coopération numérique centrée sur les droits de l’homme et l’humain.

Selon un article d’actualité de l’ONU, la numérisation est un phénomène qui concerne toute la société, mais ses bénéfices sont inégalement répartis. Alors que dans certains pays, la technologie évolue à une vitesse vertigineuse, 2,6 milliards de personnes, principalement dans les pays du Sud et dans les communautés vulnérables, sont toujours hors ligne.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a souligné la nécessité d’utiliser les technologies numériques rendues possibles par Internet pour contribuer à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), prendre des mesures pour le climat et construire un monde meilleur. Il a identifié trois domaines d’action.

Le premier est de combler le déficit de connectivité. Guterres a appelé à accélérer les efforts pour fournir un accès universel et abordable à Internet, en particulier pour les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et les populations rurales. Il a également plaidé pour une éducation numérique de qualité et une formation aux compétences numériques pour tous.

Le deuxième domaine consiste à combler le déficit de gouvernance. Guterres a annoncé qu’il nommait un organe consultatif de haut niveau sur l’intelligence artificielle (IA), composé d’experts issus de divers secteurs et régions. Le Conseil consultatif fournira des recommandations préliminaires d’ici la fin de 2023 sur les questions éthiques, juridiques et sociales liées à l’IA. Il a également encouragé le renforcement de la coopération multilatérale et multipartite pour élaborer des normes et des règles communes sur les données, la cybersécurité et les impacts environnementaux de la technologie.

Le dernier est de renforcer une approche de la coopération numérique centrée sur les droits de l’homme et l’humain. Le chef de l’ONU a indiqué que le Pacte numérique mondial, proposé pour adoption lors du Sommet du futur de 2024, visait à définir des principes, des objectifs et des actions pour garantir une coopération numérique respectueuse des droits de l’homme et de la dignité humaine. Il a invité tous les acteurs concernés à participer au processus préparatoire du Sommet, qui sera convoqué par l’ONU et accueilli par le gouvernement suisse.

Le Forum sur la gouvernance de l’Internet est une plateforme ouverte et inclusive qui réunit des représentants des gouvernements, du secteur privé, de la société civile, des organisations internationales, des universités et des médias. Le thème du 18e FGI était « L’Internet que nous voulons – autonomiser tous les peuples ». Le Forum a produit une série de messages clés issus de ses sessions thématiques, ainsi que des rapports issus de ses volets de haut niveau, parlementaire et jeunesse. Ces documents serviront d’inputs au Pacte numérique mondial et aux autres processus liés au numérique.

Mahussi Capo-chichi

Le changement climatique favorise les tempêtes de sable et de poussière, selon l’ONU

L’OMM appelle à une meilleure gestion des terres et de l’eau pour limiter le phénomène

Le rapport annuel de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur les tempêtes de sable et de poussière, publié ce jeudi 19 octobre 2023, révèle que la quantité de poussière dans l’air a légèrement augmenté en 2022 par rapport à 2021. L’OMM attribue cette hausse à l’influence du changement climatique sur le nombre et l’intensité des « points chauds » qui émettent davantage de poussière. Ces points chauds se situent principalement dans le centre-ouest de l’Afrique, la péninsule arabique, le plateau iranien et le nord-ouest de la Chine.

L’OMM souligne également le rôle des activités humaines dans la genèse des tempêtes de sable et de poussière. Son secrétaire général, Petteri Taalas, affirme que « les températures plus élevées, la sécheresse et l’évaporation plus forte réduisent l’humidité du sol. Si on y ajoute une mauvaise gestion des terres, cela crée des conditions propices aux tempêtes de sable et de poussière ».

Un record de concentration au Tchad

Le rapport indique que la concentration moyenne mondiale de poussières en surface était de 13,8 microgrammes (un millionième de gramme) par mètre cube en 2022, contre 13,5 microgrammes en 2021. La région de Bodele au Tchad a enregistré la concentration la plus élevée avec une moyenne comprise entre 900 et 1.200 microgrammes par mètre cube. Dans l’hémisphère sud, les concentrations les plus élevées ont été observées dans le centre de l’Australie et sur la côte ouest de l’Afrique du Sud, avec des valeurs entre 200 et 300 microgrammes par m3.

L’OMM rappelle que les tempêtes de sable et de poussière ont des impacts négatifs sur la qualité de l’air, la santé humaine, les transports, l’agriculture, les écosystèmes, la météorologie et le climat. « Chaque année, environ 2 milliards de tonnes de poussière entrent dans l’atmosphère, obscurcissant le ciel et affectant des régions situées à des milliers de kilomètres », précise le rapport.

Des recherches plus approfondies sont nécessaires

L’OMM insiste sur la nécessité d’approfondir les recherches sur les liens entre les tempêtes de poussière et le changement climatique, qui restent « largement inexplorés ». L’organisation appelle également à une meilleure gestion de l’eau et des terres pour limiter le phénomène.

L’OMM fait partie du projet prioritaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui vise à mettre en place des systèmes d’alerte précoce en cas de catastrophe météorologique dans le monde entier d’ici quatre ans. Ce projet a pour objectif de protéger les populations des effets aggravés du changement climatique. La surveillance des tempêtes de sable et de poussière devrait faire partie intégrante de ce dispositif.

L’ONU crée un groupe consultatif pour renforcer les gouvernements locaux dans la réalisation des ODD

Un groupe de 15 experts issus de cinq pays conseillera le secrétaire général sur la manière d’associer les acteurs infranationaux aux efforts globaux pour atteindre les objectifs de développement durable.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a annoncé la création d’un groupe consultatif sur les gouvernements locaux et régionaux, qui aura pour mission de lui fournir des recommandations et des orientations stratégiques sur la manière d’impliquer les acteurs infranationaux dans les efforts globaux pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) et sur les enjeux qui seront abordés lors du Sommet du futur, prévu en 2024.

Le groupe consultatif est composé de 15 représentants de gouvernements locaux et régionaux et de dirigeants de Colombie, d’Inde, du Nigéria, des Philippines et d’Espagne. Il sera coprésidé par Ada Colau, maire de Barcelone, et Mohamed Boudra, président de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU).

Le groupe aura pour objectif de mobiliser les contributions des parties prenantes infranationales et d’améliorer la coordination et la collaboration entre les villes, les régions, les gouvernements nationaux et les processus internationaux, pour accélérer la mise en œuvre des ODD et identifier les ressources pour la réalisation des ODD avec impact, échelle et rapidité.

S’exprimant lors de l’événement de lancement le 6 octobre 2023, Guterrez a souligné que les ODD sont « éminemment locaux » et doivent être réalisés localement « avant de devenir nationaux ». Il a déclaré que l’ONU « est fermement déterminée à faire en sorte que le système multilatéral ait un lien fort avec les autorités locales et infranationales, indépendamment de la nature intergouvernementale du système ».

Le groupe consultatif tiendra sa première réunion virtuelle le 25 octobre 2023. Il présentera son rapport final au secrétaire général au plus tard en septembre 2024.

Mahussi Capo-chichi

La Banque mondiale soutient le Bénin dans sa transition vers une économie verte et résiliente

Un financement de 230 millions de dollars pour renforcer la croissance, la collecte des recettes et la résilience sociale et climatique

Le Bénin bénéficie d’un appui financier de la Banque mondiale pour mettre en œuvre des réformes visant à stimuler la croissance tirée par le secteur privé, à augmenter les recettes nationales et à améliorer la résilience sociale et climatique du pays. Ce financement, approuvé le 15 septembre dernier et rendu public en ce mois d’octobre s’élève à 230 millions de dollars et provient de l’Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres.

Le programme d’appui des politiques de développement repose sur trois piliers principaux. Le premier pilier vise à créer un environnement favorable aux investissements privés, notamment en adoptant un nouveau cadre de partenariat public-privé (PPP), en développant un nouvel écosystème pour les micros, petites et moyennes entreprises, et en améliorant le climat d’investissement. Le deuxième pilier appuie des réformes pour accroître la mobilisation des recettes nationales, en créant un espace fiscal nécessaire pour financer les dépenses publiques et assurer la viabilité de la dette. Le troisième pilier cible des réformes pour renforcer la résilience sociale et climatique du pays, à travers notamment une extension de la couverture médicale aux personnes pauvres, une protection sociale adaptative, et un renforcement de la gestion des risques de catastrophes.

Ce programme s’inscrit dans le cadre du Plan d’action du gouvernement béninois 2021-2026, qui vise à faire du Bénin un pays émergent, vert, résilient et inclusif. Il soutient également les objectifs de développement durable (ODD) et l’Accord de Paris sur le climat, auxquels le Bénin est partie prenante.

Un pays vulnérable aux effets du changement climatique

Le Bénin fait face à des défis majeurs liés au changement climatique, qui menacent son développement économique et social. Le pays se classe 152e sur 181 pays en matière de vulnérabilité climatique extrême, selon l’indice mondial des risques climatiques 2023. Il est exposé à des aléas climatiques tels que les inondations, les sécheresses, les tempêtes et l’érosion côtière, qui affectent la population, le secteur agricole et les infrastructures.

Le Bénin a une longue côte de 125 km sur le golfe de Guinée, où vivent plus de 50 % de la population. Cette zone est particulièrement menacée par l’érosion côtière, qui atteint un taux moyen annuel de 10 mètres par an, l’un des plus élevés du monde. L’érosion côtière entraîne la perte de terres cultivables, la destruction d’infrastructures clés telles que les routes, les ports et les aéroports, et la réduction de l’activité économique.

Ce pays d’environ 13 millions d’habitants est également confronté à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des inondations, qui touchent principalement les zones urbaines et rurales du sud du pays. Les inondations causent des pertes humaines et matérielles importantes, ainsi que des dommages aux cultures et aux infrastructures. Elles augmentent également les risques sanitaires liés à la propagation de maladies hydriques.

Mahussi Capo-chichi